dimanche 11 octobre 2015

John Steinbeck - Les raisins de la colère



 Auteur : John Steinbeck
Editeur Gallimard
Collection : Folio
Parution : mai 1972
Pages : 640
EAN-13 :  978-2070360833


"Le soleil se leva derrière eux, et alors... brusquement, ils découvrirent à leurs pieds l'immense vallée. Al freina violemment et s'arrêta en plein milieu de la route.
- Nom de Dieu ! Regardez ! s'écria-t-il.
Les vignobles, les vergers, la grande vallée plate, verte et resplendissante, les longues files d'arbres fruitiers et les fermes.
Et Pa dit : - Dieu tout-puissant !... J'aurais jamais cru que ça pouvait exister, un pays aussi beau."



Ce roman a longtemps traîné dans ma PAL. J'ai toujours eu très envie de lire ce grand classique mais sa taille me faisait un peu peur et j'avais toujours d'autres lectures en priorité. Néanmoins, je me suis finalement lancée dans cette lecture et je ne le regrette absolument pas !

Il faut s'habituer à l'univers de l'auteur. Dès les premières lignes, on pénètre dans un monde à l'aspect assez brute. Cela se voit à travers les descriptions de paysage mais aussi (et surtout) par les personnages.
On doit également s'habituer à la structure duale du roman, qui m'a un peu surprise au départ. En effet, on alterne entre le récit de la famille Joad et des passages plus descriptifs qui retranscrivent l'atmosphère générale de cette époque. Une fois que l'on se laisse submerger par cet univers, le récit se trouve investi d'une forte puissance narrative. Dès que vouas aurez lu ce roman, vous comprendrez bien mieux ce que j'essaye d'expliquer.

Le point fort de ce roman est son caractère intemporel. Les thématiques abordées sont toujours d'actualité : le bouleversement de la société, la discrimination, la misère, le système économique, le système carcéral, les syndicats, la solidarité, etc. Cette solidarité est très présente dans le récit. C'est ce qui permet aux gens atteints par ces bouleversements de tenir. On voit naître des communautés qui permettent la survie du groupe. Le groupe passe alors avant l'individu. La notion de propriété et de partage prend une autre tournure.
L'auteur a le don de laisser de petites piques et certaines remarques qui peuvent sembler anodines font mouche. Par exemple, lors d'une discussion entre deux anciens fermiers forcés à quitter leurs terres, l'un exprime son incompréhension face à l'emploi du terme "Service Club" par les entreprises. En effet, dans le monde agricole, le terme "service" signifie "saillie". Honnêtement, cela m'a fait rire... Ce parallèle peut paraître si juste que cela en est risible.

On s'attache très facilement aux personnages. On se laisse embarquer dans leur histoire, on souffre avec eux, on espère avec eux, on vit avec eux. Même si la famille Joad connaît des coups durs, elle continue à se soutenir et tente de faire face à ces obstacles en gardant foi en l'avenir.
J'ai fini ma lecture avec un pincement au cœur. Je voulais savoir ce qui leur arrivait par la suite. J'avais tellement envie d’espérer pour eux, pour que les choses s'arrangent pour eux. Toutefois, j'étais aussi terrifiée face aux futurs obstacles que la famille allait devoir surmonter. Il est rare de s'attacher autant à des personnages de cette façon.

Je comprends parfaitement pourquoi Les raisins de la colère est considéré comme un classique. Cette lecture m'a touché très profondément. Cela prouve que la littérature peut rejoindre la sociologie, la préoccupation humaine.






Les raisins de la colère a été adapté au cinéma en 1947 par John Ford. Ce film est considéré également comme un classique du cinéma américain et il est un des rares films qui traitent de la Dépression.



J'ai personnellement beaucoup aimé le visionner mais la lecture du roman m'a bien plus émue.
Si vous vous intéressez au cinéma et en particulier à ce film, je vous conseille de visionner le cours de cinéma à ce sujet proposé par Allociné. Vous le trouverez en suivant ce lien.
Le cours dure un peu moins de deux heures mais il est vraiment intéressant. On y apprend beaucoup de choses.
Je vous le conseille !

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