jeudi 10 septembre 2015

Dave Gibbons et Alan Moore - Watchmen



 Scénario : Alan Moore
 Dessinateur : Dave Gibbons
Éditeur : Panini Comics
Parution : 18 février 2009
Pages : 468
EAN-13 : 978-2809406412


New York, 1985 sur notre calendrier, minuit moins douze sur l'horloge de l'holocauste nucléaire. Une loi interdit désormais aux superhéros d'exercer leurs pouvoirs. Seuls quelques-uns restent à la solde du gouvernement. Les autres vieillissent et s'interrogent sur leur inutilité. Il semble pourtant que quelqu'un cherche à éliminer un à un les membres d'un ancien groupe, comme si leur présence constituait une menace. Rorschach, vengeur masqué et psychopathe qui a préféré devenir un hors-la-loi plutôt que d'accepter les nouvelles règles, mène l'enquête. Il cherche à convaincre ses anciens partenaires qu'un tueur est après eux. Un tueur derrière lequel se cache une terrible vérité.



De nombreux sujets sont abordés dans ce comics : l'utilité des super-héros, l'existence d'un surhomme, le prix d'une vie, ... Cette superposition de sujets peut être par ailleurs assez perturbante et peut rendre confus certains lecteurs. L'un des exemples les plus flagrants est Bernie lisant la bande-dessinée de pirates et le monologue du vendeur de journaux.
Tout semble confus au début et pourtant tout est lié.

Les dessins retranscrivent parfaitement l'ambiance du récit. Les couleurs criardes mettent en exergue la violence de certains passages, de certaines situations. Le style du dessinateur ne plaira pas à tout le monde. J'ai eu besoin d'un petit temps d'adaptation, notamment avec les personnages féminins que je trouvaient particulièrement carrés. Toutefois, je suis rapidement rentrée dans l'histoire et ce qui me rebutait au départ s'est très vite estompé dans mon esprit.



On reste très distant par rapport aux personnages de l'histoire. On ne s'attache pas particulièrement à aucun d'eux. On assiste seulement à la déchéance de ces héros costumés mais aussi à celle de l'humanité. Rien n'est simple et cela est encore plus vrai pour les super-héros.
J'ai beaucoup apprécié les annexes de cet ouvrages : les croquis mais surtout les coupures de presse et les passages de l'autobiographie du premier hibou.

En bref, ce récit aux allures post-apocalyptiques a été un coup de cœur pour moi. J'ai adoré me laisser emporter par ces mystères et cela m'a retournée. L'histoire est profonde et réfléchie jusqu'aux moindres détails. Alan Moore arrive a mêlé avec perfection action et intellect. La fin m'a coupé le souffle et j'avais envie de savoir ce qui se passait ensuite.



En 2009, le comics a été adapté au cinéma avec dans les rôles titres : Patrick Wilson (Le Hibou II), Jackie Earle Haley (Rorschach), Malin Âkerman (Le Spectre Soyeux II), Billy Crudup (Docteur Manhattan), Jeffrey Dean Morgan (Le Comédien) et Matthew Goode (Ozymandias).


Le film peut paraître obscur pour tous ceux qui n'ont pas lu le comics. J'ai aimé regarder le film (d'un point de vue purement cinématographique) mais j'ai trouvé qu'il manquait certains éléments dans l'histoire qui sont propres à l'essence-même du comics.
De nombreuses différences sont à noter :
  • La principale différence est la cause du cataclysme de fin. Dans le comics, un faux extraterrestre est téléporté à New-York, explose et cause la mort de millions de personnes. Dans le film, ce sont les pouvoirs du Docteur Manhattan qui sont copiés et plusieurs attaques sont faites simultanément sur l'ensemble du globe.
  • Dans le film, la téléportation du Docteur Manhattan sur Mars a lieu après l'interview télévisé alors que dans le comics, elle a lieu un peu plus tard.
  • Hollis Mason (le premier Hibou) se fait tuer par un gang le jour d'Halloween, ce qui n'apparaît pas dans le film (ni les causes de ce meurtre).
  • La naissance de Walter Kovacs en Rorschach est différente du comics au film.
  • Dans le comics, Laurie devine qui est son père par elle-même alors que, dans le film, Docteur Manhattan use de ses pouvoirs pour l'aider.
  • La bande dessinée fictive Les Contes du vaisseau noir n'est pas présente dans le film (ce qui m'a manqué en le visionnant).
Certaines de ces différences ont été revues lors de la version Director's Cut. N'ayant vu que la version originale, je ne pourrai pas en parler plus.
En bref, je conseille le visionnage de ce film mais après la lecture du comics pour une meilleure compréhension des causes et aboutissants de l'histoire.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire